Comment la Chine s’impose au Gabon

Les Chinois sont maîtres d’œuvre de nombreux projets d’infrastructures au Gabon. Ils ne se limitent plus à être à la manœuvre des chantiers les plus importants du pays comme ceux de la Can 2017 ; ils s’invitent dans le programme Graine qui vise le développement de l’agriculture ; ils gardent un œil sur le secteur minier et ont désormais la possibilité d’entrer au Gabon sans visa. Comment le pays de Xi Jinping (photo) tisse sa toile lentement, mais sûrement dans ce pays de l’Afrique centrale.

Le stade de l’Amitié sino-gabonaise encore appelé stade d’Agondjé à Libreville est sans doute l’une des réalisations chinoises les plus visibles du Gabon et qui donne fière allure à la capitale gabonaise. Comme un grain de beauté, ce joyau architectural accueille, non pas seulement les rencontres sportives, mais aussi les événements nationaux et internationaux de grande envergure comme le New York Forum Africa et bien d’autres. Un stade de 40 000 places construit par l’entreprise chinoise Shanghai Construction Group pour un montant de 30 milliards de francs CFA (environ 46 millions d’euros). Construit en vue de la CAN 2012 (il a accueilli la finale), il a été inauguré le 10 novembre 2011 avec le match Gabon – Brésil (0-2).

Si ce stade a été baptisé stade de l’Amitié sino-gabonaise, c’était aussi pour magnifier le type de relations qu’entretiennent les deux pays depuis plus de 40 ans, car c’est en 2014 que le Gabon et la Chine ont célébré le 40e anniversaire de l’établissement de leurs relations diplomatiques. Omar Bongo, le père de l’actuel président Ali Bongo, avait visité la Chine au moins dix fois en trois décennies. Octobre 1974, juin 1975, mai 1977, décembre 1978, Octobre 1983, février 1987, mai 1991, août 1996, septembre 2004 et novembre 2006. Quelques mois après son élection, Ali Bongo a été invité en Chine en avril 2010 pour l’exposition universelle de Shanghai. Récemment, le président gabonais s’est même amusé à créer un compte sur Sina Weibo, ce réseau social chinois qui compte plus de 400 millions d’utilisateurs en Chine. Pour la Présidence gabonaise, ce compte permettra « notamment de relayer les prises de parole du Chef de l’Etat, les événements clés de la vie économique gabonaise ainsi que les rencontres et les réalisations menées dans le cadre de la coopération sino-gabonaise ».

Plus de visa

Aujourd’hui, les fonctionnaires et les diplomates gabonais n’ont plus besoin de visas pour se rendre en Chine. Idem pour les fonctionnaires chinois qui se rendent au Gabon. La seule condition exigée étant la présentation d’un passeport diplomatique ou d’un passeport de service. Un accord à durée illimité portant suppression des visas pour les titulaires de ces passeports a été signé dans ce sens le 15 décembre 2015 à Libreville par le ministre gabonais des Affaires étrangères, Emmanuel Issoze Ngondet et l’ambassadeur de Chine au Gabon, Sun Jiwen. Les détenteurs de ces passeports ne devront pas, par contre, y effectuer un séjour de plus de trente jours. Et les observateurs y voient déjà un moyen intelligent de multiplier les échanges entre les deux pays.

Le Gabon est ainsi le premier pays de l’Afrique centrale à avoir ce type d’accord avec la Chine. Dans le monde, ce type d’accord a déjà été signé avec le Bénin, le Brésil, la Corée du Sud, Djibouti, la France, la Guinée Conakry, le Sénégal, le Burkina Faso, la Côte d’ivoire, Cuba, l’Egypte, l’Israël, le Mali et la Russie. Ce genre d’entente s’étant également aux détenteurs des passeports ordinaires de trois pays africains à savoir l’Afrique du Sud, le Maroc et l’île Maurice.

Infrastructures

Cette ouverture entre sans doute dans la stratégie de la Chine pour avoir le maximum d’opportunités au Gabon. Elles sont nombreuses les entreprises chinoises qui gagnent des marchés dans le secteur des BTP au Gabon. Le futur stade de football de la ville d’Oyem (nord du Gabon), situé à 17 km de la ville, qui occupera une superficie de 27 000 m2 pour une capacité de 20 500 places et qui servira pour la Coupe d’Afrique des nations de football en 2017, est en construction en ce moment par la même société chinoise Shanghai Construction Group. A Port-Gentil, capitale économique, un stade d’une capacité de 20 000 places est également en chantier et placé aux mains de la société chinoise China State Construction Engineering Corp (CSCEC).

Par Beaugas-Orain DJOYUM, La suite sur Le Nouveau Gabon

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